L’analyse typologique s’utilise sur tous types de variables (numériques, qualitatives…). Elle permet de répartir la population de l’enquête en un nombre défini de sous-groupes aussi différents que possibles les uns des autres et dans lesquels les individus sont aussi semblables que possible entre eux. Les différentes méthodes d’analyse typologique partent des individus eux-mêmes et essaient de les classer progressivement selon la ressemblance de leurs réponses aux variables sélectionnées. Contrairement à la segmentation qui privilégie une seule variable à expliquer, la typologie prend en compte toutes les variables choisies pour l’analyse, sur le même plan. Ces variables sont utilisées pour découper le groupe d’individus initial en sous-groupes aussi différents que possibles les uns des autres et avec des individus aussi semblables que possibles à l’intérieur de chacun des groupes, ce qui est exactement ce que l’on recherche lorsqu’on évoque ordinairement la notion de segmentation. Schématiquement, l’algorithme de la typologie fonctionne dela manière suivante :
L’utilisateur indique le nombre de groupes qu’il souhaite obtenir et choisit les variables qui doivent participer à la composition de ces groupes. Généralement, les variables utilisées sont numériques (même si les algorithmes peuvent, en théorie, prendre en compte des variables qualitatives, en partant d’un tableau de similarité au lieu d’utiliser les valeurs des variables).
L’algorithme commence par effectuer un tirage aléatoire d’un individu pour chacun des groupes à constituer. Ces individus sont considérés comme étant les centres provisoires des classes à constituer.
L’algorithme s’intéresse ensuite à chacun des autres individus qu’il rattache au centre de la classe dont il est le plus proche. L’arrivée d’un individu dans chaque classe modifie le centre (qui est donc mobile) et permet au fur et à mesure, d’affiner les groupes.
L’algorithme continue à affecter puis à réaffecter les individus aux différents groupes, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de réaffectation possible.
Il existe plusieurs méthodes d’analyse typologique dont la méthode K-means et la méthode des nuées dynamiques. Leur deux algorithmes sont proches à la différence que le deuxième part d’une sélection d’un noyau d’individus au lieu de prendre des individus isolés pour constituer les partitions de démarrage (ce qui est censé donner de meilleurs résultats). Au final, les calculs itératifs des analyses typologiques aboutissent au classement des individus dans le nombre de groupes défini initialement. L’effectif de ces groupes peut être très différent. La visualisation graphique du résultat de l’analyse typologique est un mapping qui met en évidence les différents groupes. Le groupe central (le plus près du centre des axes) est le moins « typé » par rapport aux variables sélectionnées. Certains logiciels d’analyse statistique permettent de créer à partir des résultats de la typologie, une nouvelle variable indiquant, pour chaque individu, son numéro de groupe d’appartenance. Cette question peut alors être croisée par les autres variables du questionnaire pour qualifier précisément le profil de chaque groupe.