10 dirigeants donnent leur avis :
Stéphane Truchi
Président du directoire, IFOP
Etienne Bressoud
Directeur conseil innovation & marketing sciences,
BVA
Luc Milbergue,
Directeur Général, Strategir
Franck Saunier,
Directeur Recherche & Innovation, Repères
Damien de Foucault,
Directeur Business Development & Innovation Europe,
Kantar Media Ad Intelligence
Ce qu'on pense ailleurs...
Colin Strong, directeur de la recherche
technologique de GfK UK,
pense que c’est le big data qui aura le plus d’impact sur le
marché des études pour les 10-20 prochaines années. Il considère que «
Nous nous sommes tous plus ou moins faits à l’idée que
l’observation des comportements via la collecte de données
passives est bien plus efficace que de demander aux consommateurs de
justifier leur comportement qu’ils ne peuvent souvent pas
expliquer ». Pour Strong, un vaste champ d’analyse s’ouvre
également avec les objets connectés. Les traces que nous laissons
reflètent nos vies intérieures et recèlent une quantité phénoménale
d’insights.
Kristof De Wulf, CEO d’InSites
Consulting,
doute de la capacité d’adaptation du marché des études aux
transformations économiques majeures que provoque la technologie. « Les
méthodes traditionnelles de recueil de données dominent encore le
marché, la vitesse à laquelle notre industrie change est semblable à la
vitesse à laquelle les entreprises se sont adaptées à l’invention
de l’électricité. Nous ne pouvons pas nous permettre une réponse
aussi lente ». Pour lui, le marché des études peut prendre 4 directions
stratégiques : la bascule sur les outils pour réaliser soi-même les
enquêtes, l’exploitation des données toujours plus massives
provenant du big-data, le développement de techniques visant à dépasser
le déclaratif et, enfin, le travail en collaboration avec les
consommateurs pour favoriser l’innovation.
Kristin Luck, présidente de Decipher,
pointe deux tendances clés. La première est la généralisation de
l’accès mobile à l’Internet qui va dépasser en 2014
l’accès fixe, ce qui oblige à revoir fondamentalement la structure
et le design des questionnaires pour s’adapter aux différents
écrans des consommateurs. La deuxième est l’internet des objets
qui pour Kristin va radicalement transformer le métier et
l’orienter vers la collecte passive de données. Selon elle, les
entreprises qui sauront s’adapter à ces changements en intégrant
les différentes sources de données pourront véritablement révolutionner
le marché des études.
Simon Wood, Directeur Recherche à TNS UK,
La collecte de données passive deviendra la technique majeure de recueil
car nous sommes sur le point d’assister à une explosion des
volumes de données. Chaque objet de notre environnement est en train
d’être connecté et pourra émettre quotidiennement des données à
notre insu. Pour Simon, il sera possible de comprendre entièrement le
comportement du consommateur. La recherche marketing en sera transformée
en profondeur. « Les difficultés que nous rencontrons déjà dans le
recueil par les enquêtes vont progressivement devenir insurmontables.
Les chercheurs vont se transformer en experts de la connaissance
consommateur, et évoluer d’une activité de mise en forme de
résultats, à une activité de mise en relation des données pour créer une
compréhension équilibrée des consommateurs dont les clients ont besoin
».