Adopter une approche de design thinking permet de comprendre comment une audience interagie avec les dashboard et comment mieux mettre en scène les données de son entreprise pour améliorer l'efficacité du message.
Un dashboard, ou tableau de bord, est une représentation visuelle de données importantes, regroupées sur un écran afin de donner une vue d'ensemble et de délivrer des informations clefs. Mais pour qu'un dashboard soit efficace, une réflexion de design thinking s'impose quant à la façon de mettre en scène ces données pour faire passer le message voulu par l'entreprise. Ainsi, la première mesure à prendre pour améliorer un dashboard est de mettre en place un processus créatif pertinent.
Amy Alberts, User Research Manager chez Tableau, a mené une étude sur le mouvement des yeux afin de comprendre comment les humains regardent les dashboards, afin d'identifier les éléments qui retiennent leur attention. Ces études ont ainsi permis de dénoter un premier élément important : la propension de l'audience à suivre un F-Pattern ; c'est-à-dire à « lire » un dashboard de la même façon qu'une page de texte : en fixant initialement le regard sur le coin en haut à gauche, et de le déplacer ensuite vers le bas à droite.
Une métrique appelée fixation duration, qui compte le temps total qu'une audience passe à fixer chaque zone du dashboard, a également fait état d'une tendance du regard à s'attarder dans la partie supérieure du dashboard, jusqu'à une seconde de plus que dans les autres zones, pour un temps d'attention de dix secondes. Pour aller plus loin, une ressource appelée EyeTrackingWhitepaperMetricsFD est accessible depuis le profil en ligne de Amy Alberts sur le site public.tableau.com.
Bien évidemment, le visuel reste au cœur du sujet. Lorsqu'on définit son tableau de bord, on doit réfléchir à la façon dont on va aider le public à se concentrer et avoir un impact visuel.
Pour optimiser l'efficacité d'un dashboard, les éléments visuels doivent être à la fois simples et agréables à regarder — tels que des graphiques, des cartes ou des icônes — avec un choix de couleurs adapté au message. Quel que soit l'endroit du dashboard où se situent ces éléments, ils attirent naturellement l'œil. Répartir des éléments à fort contraste entre eux à travers le dashboard peut également aider à guider l'attention. À l'inverse, des éléments visuels répétitifs tendent à lasser l'audience. De la même manière, il faut tenir compte de l'attirance que suscitent des «larges nombres» qui se démarquent visuellement dans un dashboard. En comparant la durée de fixation du regard d'un public sur chaque élément, les études notent que les larges nombres gagnent jusqu'à une seconde d'attention par rapport aux autres éléments, toujours pour un temps d'attention total de dix secondes.
A partir de cela, certaines bonnes pratiques se démarquent pour créer des tableaux de bords percutants :
- Les choses sont moins institutionnelles aujourd'hui : un tableau de
bord doit être évolutif et pouvoir être changé rapidement et
fréquemment.
- La souplesse : la manière dont on pilote les projets doit être
souple pour qu'on puisse y incorporer des indicateurs changeants.
Aujourd'hui, les clients cherchent surtout la possibilité de fabriquer
simplement et intuitivement des visuels.
- L'évolution : Historiquement, le dashboard a été utilisé dans une
pratique qui n'est plus d'actualité. A la base, il s'agissait d'un
processus qui consistait à mettre en relation plusieurs interlocuteurs :
un décideur définissait une liste de priorité et de questions à se poser
sur des données, ensuite un intermédiaire le formalisait et un
développeur prenait le relais avant de passer la main à l'informaticien
qui écrivait des requêtes pour revenir au demandeur initial des mois
après - une forme figée et définitive. Aujourd'hui, tout l'exercice,
consiste à rapprocher la personne initiale (quel que soit le métier),
pour lui permettre de manipuler les données lui-même.
De façon générale, il faut toujours adapter l'organisation d'un dashboard à son audience pour qu'il ait l'effet escompté et mette en valeur l'histoire que l'on veut raconter ; qui est celle de l'entreprise à travers ses données clefs.
Il est primordial de s'appuyer sur les technologies existantes, qui sont désormais suffisamment flexibles pour permettre un usage démocratique de la donnée.