Tout le monde parle de marketing émotionnel. En même temps, les chiffres laissent rêveurs : le marché vient d’être évalué à près de 20 milliards de dollars ! La rédaction de Survey-Magazine est allée à la rencontre de Marie Argence, créatrice de Visions of Joana spécialisée dans le marketing émotionnel, pour en savoir plus sur la mesure des émotions dans le contexte particulier des réseaux sociaux.
Survey-Magazine : Marketing émotionnel, de quoi parle-t-on concrètement ?
Marie Argence : Contrairement aux définitions que nous pouvons retrouver sur le web, le Marketing Emotionnel tel que nous en parlons est loin de la thématique du Marketing Sensoriel utilisée depuis de nombreuses années par les entreprises. Lorsque l’on parle de Marketing Emotionnel en 2020, nous parlons de la transmission d’un message accompagné d’une analyse de données dont l’objectif est l’adaptation parfaite du message publicitaire d’une marque pour qu’il soit en adéquation totale avec les attentes des internautes / consommateurs. Cela implique donc deux aspects primordiaux : l’élaboration d’une stratégie marketing sur la méthode agile (qui n’est pas figée dans le temps) et l’intervention d’une technologie adaptée des sciences cognitives pour une meilleure compréhension et interprétation des réactions des consommateurs. Tout d’abord sur de la tendance positive/négative puis sur de la précision : émotions générées (principalement analysées sémantiquement dans un premier temps) puis sur l’acte d’achat final (parcours et expérience client). Nous avons créé et adapté cette définition suite à un constat qui nous a paru simple et évident : est-ce que la perception du message publicitaire sur les réseaux sociaux est réellement reçue de la manière souhaitée par l’émetteur ?
Comment mesurer les émotions sur les réseaux sociaux (outils de mesure et technologies utilisées) ?
Aujourd’hui il existe très peu de solutions technologiques crées en ce sens. L’analyse émotionnelle ou « Intelligence Emotionnelle » est à ses prémices et la plupart des techniciens sont encore en phase de tests. De notre côté, nous travaillons sur ce concept depuis 2 ans maintenant et avons eu la chance de rencontrer de vrais spécialistes en la matière originaires de plusieurs pays du globe. Notre force est aussi d’adapter nos recherches et développements en fonction de différents comportements générationnels et l’impact réel des réseaux sociaux sur les individus. Ainsi, nous nous focalisons sur l’interprétation et la compréhension de données mathématiques que nous pouvons obtenir de la part des plateformes sociales et du web au sens large. Ces données sont bien évidement des données publiques issues des statistiques générées par les réseaux sociaux grâce à la diffusion des messages et interactions des audiences. Notre valeur ajoutée est une traduction inédite de ces données.
Comme toute méthodologie d’étude, existe-t-il des biais connus ?
Mise à part l’étude des comportements grâce aux sciences cognitives qui ont déjà ouvert les esprits sur les habitudes de consommation des internautes et globalement la navigation en ligne des individus, il n’y a pas encore eu d’étude concrète sur l’impact réel des messages postés sur les réseaux sociaux sur les individus. A savoir : son positionnement en tant que personne, le message perçu provoque t’il chez lui du bien-être, l’évolution de la confiance en soi, quelle évolution du parcours client et que recherche t’il concrètement lorsqu’il consulte des messages en ligne, quelles interactions avec les autres… etc. Tant de questions que tout un chacun se pose et qui transforme de façon radicale le comportement de chaque génération dès lors qu’il y a une prise de parole. En tant que professionnels du marketing et de la communication digitale, nous avons accès à beaucoup d’informations suite aux réactions des internautes sur les campagnes que nous mettons en place et il nous est paru évident de devoir traduire toutes les informations mathématiques que nous recevons pour aider nos clients à optimiser l’adhésion à leur message informatif et commercial. De ce fait, nous avons eu la confirmation récente que nous étions pour le moment précurseur sur cette méthodologie mais celle-ci beaucoup provoque d’intérêt auprès de nombreux professionnels incluant des scientifiques.
Pouvez-vous enrichir vos propos par l’illustration d’un ou plusieurs cas clients (problématique de départ, solutions et livrables fournies, KPI mesurées…).
Nous travaillons pour tous type de secteur d’activités sans limite géographique mais pour vous donner un exemple d’une réalisation spécifique, nous accompagnons depuis 4 ans la société CILS EN SEINE (secteur de l’esthétique) dans sa croissance et son développement. Le contexte : lancement d’une activité novatrice spécialisée en extension de cils haut de gamme avec un marché de niche. Nous avons créé la totalité de l’environnement digital de la marque ainsi que sa visibilité auprès de la Presse grand public et professionnelle. Cette présence et cette création de contenus réalisée au fur et à mesure du temps nous a permis de générer une visibilité considérable qui a notamment touché 15M de consommateurs ciblés entre 2018 et 2019. Le choix des partenaires media et influenceurs a été réalisé minutieusement grâce aux indications données de prime abord par le client puis adaptées en fonction des objectifs commerciaux notamment dans un contexte de transformation digitale (réservations en ligne). Notre technologie nous a ainsi permis de choisir le bon partenaire, de réaliser la bonne prise de parole et d’optimiser le taux de transformation dont le résultat a été pour Cils en Seine : une évolution de CA multiplié par 2 par année d’exploitation, l’ouverture d’un centre de formation professionnel et d’un second institut en Ile de France moins de 4 ans après la création de l’entreprise.