La sondagite aigüe nous guette. Les politiques s’arrachent les études d’opinion tout en feignant les ignorer (surtout lorsqu’elles sont défavorables). Les journalistes y trouvent une matière première toujours renouvelée pour leurs commentaires et articles. Les marketeurs ne peuvent plus s’en passer, allant souvent jusqu’à troquer le simple bon sens contre le dieu pourcentage. Les bloggeurs contestataires et les piliers de forums couvrent la toile de polémiques sans fin, tandis que des sondeurs émoustillés pondent en cadence des ouvrages pour défendre leur profession contre les sondophobes mal lunés (cf dans les ouvrages récents : « Opinions, sondages et démocratie » de Roland Cayrol, « La guerre des sondages » de Hugues Cazenave et « Secrets de sondages » de Denis Pingaud).
Il n’en reste pas moins que le sondage intéresse. L’avis de tous sur tout attire l’attention à tel point que des sondages bizarres sur les sujets les plus incongrus voient régulièrement le jour.
En voici quelques-uns, juste pour le fun…
Pour une nuit mais pas pour un quinquenat
Ségolène et Arnaud peuvent se consoler de la primaire perdue : ils
arrivent en tête des femmes et hommes politiques qui font rêver les
Français et les Françaises… pour passer une nuit. C’est du
moins le résultat du sondage effectué par Harris Interactive pour le
magazine Closer juste après les primaires socialistes.
Chez les femmes interrogées, Montebourg obtient 48,2% des suffrages,
talonné par Manuel Valls avec 32,2% de candidates d’un soir.
Nicolas Sarkozy obtient 11,1% des votes et distance un François Bayrou à
4,4%, un François Hollande à 2,3% et, en queue de peloton, le ténébreux
Jean-Luc Mélenchon avec 1,8% des votes.
Chez les hommes interrogés, c’est Ségolène Royal qui arrive
largement en tête. 52,1% des votants indiquent que c’est la femme
politique qui les fait le plus fantasmer. Marine Le Pen intéresse 18,3%
des hommes interrogés, suivie par Corinne Lepage à 10% et Nathalie
Arthaud à 8,4%. Christine Boutin, Martine Aubry et Eva Joly font tout de
même fantasmer respectivement 4,9%, 3,6% et 2,8% des sondés.
Mon voisin l’extra-terrestre
En avril 2010, Reuters-Ipsos a interrogé 23.000 adultes dans 22 pays sur
les extra-terrestres.
Il en ressort qu’une personne sur cinq pense fréquenter des êtres
venus d’ailleurs.
Les hommes sont plus enclins que les femmes à croire aux aliens (22%
contre 17%). Les moins de 35 ans sont plus convaincus que les
autres.
La classe sociale ne semble pas influer sur la position des personnes.
En revanche, la nationalité est un critère déterminant : plus de 40% des
Indiens et des Chinois imaginent que des aliens déguisés en humains sont
parmi nous. A l’inverse, seuls 8% des Belges, Suédois et
Néerlandais y croient.
Peut-être que les extra-terrestres n’aiment simplement pas vivre dans le Nord ?
Oh my God!
Si les sondages sont parfois confondus avec la parole divine, celui réalisé par l’institut américain « Public Policy Polling » donne la parole sur Dieu.
« Si Dieu existe, approuvez-vous ou désapprouvez-vous ce qu’il fait ? ».
52% des sondés donnent un avis favorable. 40% ne savent pas (ou
n’osent pas ?) se prononcer. Et 9% de mécréants s’élèvent
contre le boulot effectué.
Dans le détail, 50% trouvent que le créateur se débrouille bien dans sa
gestion des catastrophes naturelles.
56% considèrent qu’il traite bien les animaux et 71% apprécient la
façon dont il a créé le monde.
Une seule conclusion s’impose : God is Good!
Fantasmes au bureau
La société de recrutement en ligne Monster s’est intéressée aux
lieux de l’entreprise qui font le plus fantasmer les salariés
Français.
La salle de réunion se place en tête des endroits qui inspirent des
idées coquines, pour 34% des répondants.
Le canapé en cuir dans le bureau feutré du boss attire 29% des salariés.
Mais le sondage ne précise pas si le quart d’heure polisson est
envisagé avec ou sans le patron.
Avant d’arriver à l’étage de la direction, il se peut que
l’ascenseur se bloque. C’est dans ce lieu exigu que 21% des
salariés rêvent du 7ème ciel.
Enfin, 16% des répondants préfèrent imaginer l’aventure dans le
parking de l’entreprise. Mais on ne sait pas si c’est en
arrivant au travail ou en le quittant. Peut-être les deux ?
Call me Spock, Captain Spock
Une étude récente menée par la « Birmingham Science City » sur 3000
personnes révèle qu’un fort pourcentage de la population
britannique est convaincue de la réalité de certaines technologies vues
dans les séries et films de science-fiction.
Ainsi, un cinquième de la population croit à l’existence des
sabres lasers vus notamment dans la guerre des étoiles.
Près d’un quart (24%) pense qu’il est possible de se
téléporter d’un endroit à l’autre, comme dans Star
Trek.
Près de la moitié des adultes sont convaincus de l’existence de
technologies permettant d’effacer la mémoire humaine comme dans
beaucoup de thrillers d’anticipation.
Plus de 40% des sondés croient aux planches flottantes, comme celles
utilisées dans le film Back to the Future (Retour vers le futur en VF).
Si Gagarine l’avait su !
L’institut Russe Vtsiom, a interrogé 1600 personnes dans 46 régions
de Russie pour faire un point sur leurs approches des réalités
scientifiques.
L’enquête révèle que près d’un tiers des Russes (32%)
semblent avoir raté la révolution Copernicienne (ou n’ont juste
pas bien assimilé leurs cours de l’école élémentaire)
puisqu’ils sont convaincus que le Soleil tourne autour de la
Terre.
Pour 20% des Russes, le globe terrestre ne met qu’un mois à
tourner autour de l’astre solaire, au lieu d’un an en
réalité.
Moins d’un Russe sur 2 (46%) a donné la bonne réponse à ces
questions, 26% avouant ne pas savoir.
On en rigole mais il n’est pas sûr que le même sondage réalisé en France donne de bien meilleurs résultats. « Na zdorovia! »
On ira tous au paradis
Il ressort d’un sondage mené par CSA pour l’hebdomadaire La Vie,
auprès de 1011 personnes âgées de plus de 18 ans, que 36% des Français
croient au Paradis après la mort. Ce taux grimpe à 79% chez les
catholiques pratiquants.
Si le paradis existait après la mort, 52% se le représentent comme le
moment de retrouver les êtres qu’ils ont aimés et 25% comme
l’occasion de vivre la paix éternelle. Seuls 11% considèrent que
c’est d’abord l’occasion de rencontrer Dieu.
De manière plus prosaïque, si le paradis existait sur terre, ce serait
un moment de sérénité pour 38% des sondés, un jardin extraordinaire pour
20% et une maison de rêve pour 18% des personnes interrogées. Le bonheur
terrestre semble donc relever plus de l’être que de
l’avoir… en attendant d’avoir été.
Million Dollar Baby !
La Française des Jeux a demandé à Harris Interactive d’interroger
des personnes dans huit pays européens qui proposent
l’Euro-Millions pour savoir ce qu’elles feraient si elles
venaient à gagner 100 millions d’euros.
42% des européens commenceraient par garder le secret sur leur bonne
fortune. Passé le choc du départ, 64% feraient un don à leur famille
(68% en France).
Le rêve le plus fou pour 38% des européens serait de faire un tour du
monde. Le deuxième rêve serait d’acheter une habitation de luxe
(19%).
Le premier achat serait une voiture de sport ou de prestige pour 22% des
gagnants. L’achat d’une villa sur la Côte d’Azur
française en tenterait 19%, ce choix étant prioritaire pour les Belges
(39%), les Français (27%) et les Irlandais (27%).
71% des gagnants conserveraient leurs amis mais seulement 59% leur
conjoint actuel. De quoi réfléchir avant d’offrir un billet
d’Euro-Millions à sa moitié !
Petit Papa Noël…
Il ressort d’une étude réalisée par TNS-OBOP pour la télévision
publique polonaise, qu’une majorité des polonais adultes croient
au Père Noël. Pour 51% des personnes interrogées, c’est
Saint-Nicolas qui place les cadeaux sous le sapin. Les polonaises sont
un peu plus crédules que la moyenne puisqu’elles sont 54% à croire
au Père Noël.
Les publicitaires polonais l’ont bien compris et utilisent
aujourd’hui ce personnage de manière très intensive. Dans les
périodes des fêtes, les annonceurs du secteur Médias, Livres, CD et DVD
diffusent des milliers de spots avec l’image du Père Noël (6600
pour Noël 2010), suivis du secteur des télécoms avec près de 5500
spots.
Mais si tout le monde croit au Père Noël en Pologne, qui met vraiment
les cadeaux sous le sapin ?