Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, a exprimé, lors de la conférence Digital Life Design qui s’est tenue du 17 au 19 janvier à Munich, les craintes ressenties par les instances européennes vis-à-vis des pratiques potentiellement anticoncurrentielles liées au Big Data.
« Si une poignée d’entreprises contrôlent les données nécessaires à la satisfaction des consommateurs et à la réduction des coûts, alors elles détiennent le pouvoir de mettre leurs concurrentes au tapis » a-t-elle déclaré. « Lorsque nous analysons une fusion, si nous avons un doute ou une inquiétude à propos d’une position dominante excessive relative aux données, cela entrera évidemment en compte dans notre verdict ».
En anticipant ces positions dominantes, la commission cherche à éviter que ne se créent, de facto, des barrières à l’entrée pour les concurrents de taille plus modeste. Des investigations ont d’ores et déjà été lancées pour évaluer l’impact et l’influence de géants du web tels que Google et Amazon dans le domaine du marketing et du commerce.
« Si l’utilisation de la donnée est mauvaise pour la concurrence au point de l’emporter sur ses avantages, nous devons intervenir pour rétablir une arène concurrentielle plus loyale ».
Les géants du web n’ont donc qu’à bien se tenir s’ils ne veulent pas s’exposer aux foudres des instances de régulation du Vieux Continent, comme ce fut le cas pour Microsoft en son temps.