Depuis que les deux principaux partis politiques français ont décidé d’organiser des primaires en amont de l’élection présidentielle, les sondages d’opinion retrouvent tout leur poids. Le choix lors de la primaire se fait-il sur un programme ou sur une perspective de victoire lors du scrutin présidentiel. La réponse limpide. En 2007, S.Royal gagne la candidature socialiste par l’extérieur, à savoir les sondages. Les militants et les sympathisants de gauche la désignent car ils souhaitent regagner le pouvoir qui leur a échappé depuis la dernière élection de F .Mitterrand en 1988 et la succession des deux victoires de J.Chirac en 1995 et en 2002. La question aujourd’hui, pour ce parti, est de savoir si ce processus démocratique pourrait être de nouveau organisé. Là encore les études d’opinion deviennent incontournables. Les côtes de popularité de F.Hollande sont au plus bas, alors que celles de certains de ses ministres sont, elles, mieux à même d’envisager une participation au deuxième tour de l’élection d’un candidat de gauche et de ne pas ainsi, revivre un nouveau 21 avril 2002. D’ailleurs on peut se demander si cette perspective d’un nouveau 21 avril 2002, en 2017 peut être une variable de l’élection : on peut imaginer que pour « le peuple de gauche », l’implication en sera que plus galvanisée, à moins en sens inverse, de le plonger dans une torpeur paralysante.
A droite de l’échiquier, la même question se pose. Les sondages vont très certainement être le facteur déterminant du vote des électeurs de la primaire. Faut-il voter pour celui ou celle qui aura toutes les chances de l’emporter au deuxième tour et ainsi de ne pas vivre un 21 avril 2002 inversé, ou faut-il voter pour un programme ou encore une personnalité ? Dans la culture bonapartiste de la droite, il y aura très certainement un phénomène de « band wagon » qui consiste à faire voter les électeurs envers une candidature qui est leader et en passe d’être vainqueur. C’est l’application en quelque sorte de l’adage « il vaut mieux faire envie que pitié ».