La multiplication de chiffres et d’informations finissent par
perdre l’auditeur ou le lecteur et entraîne souvent des
confusions, des raccourcis et des erreurs d’analyse. Pour
faciliter la compréhension des données et mieux les mettre en
perspective, les professionnels de la communication ont de plus en
plus recours aux nouvelles techniques de l’infographie et aux
illustrations interactives.
Ainsi, dans le domaine de la presse, on parle de plus en plus de
« data-journalisme » ou « journalisme de données », pour qualifier
cette nouvelle orientation qui consiste à transformer les données en
informations et connaissances. Cette démarche a des applications
évidentes dans le domaine de la présentation et du reporting des
résultats d’études, comme l’illustrent les pages
suivantes.
Comparer pour mieux comprendre
Le journaliste et designer Anglais, David McCandless, vient de sortir la
version française de son best-seller « Datavision », une mine de
représentations graphiques permettant d’appréhender simplement des
données initialement complexes.
Ainsi, l’exemple ci-dessous permet de comparer visuellement les
milliards dont on entend parler dans le cadre de la crise actuelle
(dette grecque, besoins estimés de recapitalisation des banques
européennes, déficit public français…) avec d’autres
montants (valeur nette des 10 premières fortunes mondiales, coût de la
reconstruction au Japon après le Tsunami, coût de la guerre américaine
contre le terrorisme…).
On est en mesure ainsi d’appréhender d’un simple coup
d’œil des grandeurs qui ne nous « parlent » généralement pas, et
de mesurer, entre autres, l’importance du fonds d’aide
européen qui dépasse par exemple largement l’ensemble des revenus
pétroliers des pays de l’Opep.
Visitez le site Informationisbeautiful.net de David McCandless
pour découvrir des dizaines d’autres présentations souvent très
surprenantes et édifiantes.
Mettre en évidence clairement des évolutions
En 2005, un professeur d’université suédois, Hans Rosling crée un
outil de présentation graphique de statistiques, accessible gratuitement
à tous, sur le site gapminder.org.
Racheté par Google en 2007, cet outil vient de donner naissance à un
outil baptisé « Google Data Explorer » et qui est également mis
librement à la disposition de tous les internautes.
La représentation ci-dessous, issue du site Gapminder, montre
l’évolution, dans les pays arabes, de l’âge du mariage et du
nombre d’enfants, depuis près d’un demi-siècle.
L’évolution est ici mise en évidence par une suite de points,
affichés à travers une animation et qui tracent une tendance nette et
homogène entre les 4 pays du Maghreb. Les autres pays sont affichés pour
comparaison (valeur de la dernière année seulement). La taille des
cercles correspond à la population de chaque pays et la couleur, à la
catégorie de PIB (rouge = pays les plus riches).
Utiliser les ressources du web
Du 20 octobre 2011 au 07 décembre 2011, Google a organisé un concours
visant à recueillir les applications web les plus créatives de
représentation de données Google ou Twitter. L’objectif était de
proposer un nouvel éclairage sur la campagne présidentielle française de
2012. Les meilleures applications seront intégrées à l’onglet «
Tendances » de la chaîne dédiée aux élections présidentielles sur
YouTube à l’adresse http://www.youtube.com/elections2012.
L’univers politique et les périodes électorales sont propices aux
représentations graphiques « pédagogiques » comme sur le graphique
ci-dessous.
Attiser la curiosité du lecteur
Que ce soit dans l’actualité, au travail, ou sur internet,
l’information est tellement abondante qu’elle devient
parfois superflue. Le tri est parfois difficile et il faut faire
attention de ne pas se faire submerger. La datavision est un changement
radical des normes classiques de représentations statistiques. Celles-ci
paraissent aux yeux du grand public, assez ennuyeuses et abstraites.
L’expression simple et visuelle des datas a pour but
d’embarquer le lecteur dans l’information et ainsi de
favoriser la créativité de chacun. Le data-reporting permet de rendre
compréhensible la complexité, en s’adressant à l’intelligence visuelle
du public. Le Tag Cloud est un parfait exemple de la démocratisation de
l’utilisation des datas. Cet outil est fréquemment utilisé pour
exprimer des ordres d’importance ou mettre en relation des thèmes.
Ainsi, le monde des datas s’ouvre à un plus large public et
conquiert de nouveaux horizons professionnels.
Une discipline qui se démocratise
De plus en plus de médias et d’organisations prennent la mesure de
l’impact du data-reporting et décident de mettre à disposition des
rapports ou des informations spécifiques sous cette forme. Ainsi les
sites gouvernementaux britanniques et américains ont lancé des
plateformes spéciales afin de permettre à leur citoyens de consulter des
datas sur tous les thèmes (Agriculture, Défense…) et par
agences/ministères… L’objectif annoncé est d’informer
le public sur les actions de l’Etat et la situation du pays et de
son environnement pour favoriser l’innovation et les réformes des
services publics.
Autre organisme qui a franchi le cap, La Banque Mondiale donne des
informations par pays et thèmes disponibles gratuitement à tous et dans
plusieurs langues.
Encore chez les anglo-saxons mais différent domaine, la BBC a mis en
ligne DataArt, une plateforme dédiée à ses incroyables ressources
d’informations exploitées sous forme de graphiques.
Sur un ton plus léger, Actuvisu est le premier site français consacré
essentiellement à l’actualité mise en page par les datas avec des
infographies interactives. Ce site ne possède pas encore beaucoup de
contenu car trop récent, mais à ne pas douter que le concept saura
plaire aux amateurs d’actualités.