Survey-Magazine : Qu’est-ce que la Blockchain en quelques mots ?
Cheun Marec : La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée et fonctionnant sans organe central de contrôle (d’après la définition officielle donnée par Blockchain France).
Comment les entreprises peuventelles en tirer parti – notamment les professionnels du marketing ?
Le spectre d’exploitation de la Blockchain semble innombrable tant elle peut s’appliquer à toutes les industries. Par exemple, Datacube permet aux entreprises la sauvegarde de service tel que Hubspot, Sales Force et à plus bas niveau, les bases de données. Elle est basée sur une blockchain appelé “Sia” qui permet de décentraliser le stockage de données. Chaque sauvegarde effectue par Datacube sont découpées, répliquées, chiffrées, puis envoyées dans une multitude d’endroits de la blockchain. Datacube garantit donc la redondance des données et leur disponibilité en tout temps. De plus la blockchain permet de se dispenser d’un organe central. Dans le cas de Datacube, ça signifie que personne ne peut accéder aux données utilisateurs. Finalement, on se retrouve avec une solution de “backup” automatiser nouvelle génération.
Les entreprises peuvent tirer parti de la blockchain sous plusieurs
formes.
D’abord, en tirant parti du “potentiel de transfert”. C’est l’envoi
d’informations de tout type (actif, titre, information…) sans passer par
un intermédiaire en prenant des commissions. On peut imaginer une
entreprise effectuer des transferts d’argent sans passer par des
intermédiaires.
Une autre propriété “naturelle” de la blockchain est le caractère inaltérable des données, fonctionnant de la même façon qu’un registre. De cette manière, la blockchain peut prouver de manière horodaté l’authenticité d’un document. Par exemple, Air France étudie le fait de digitaliser leur “supply-chain” et les données des avions dans la blockchain pour remplacer le papier. En utilisant les « smarts-contrats » ou contrats intelligents. Ce sont des contrats préalablement programmés, se déclenchant de manière automatique lorsqu’une ou toutes les conditions sont remplies. Si la blockchain est un moyen de stockage de confiance, alors les smarts-contrats permettent d’y rajouter une logique. Une assurance pourrait par exemple rembourser automatiquement un billet lorsqu’un vol est annulé lorsque certaines conditions sont atteintes.
La blockchain apporte également un nouveau moyen de se financer via des levées de fonds par crypto-monnaies appelé ICO (Initial Coin Offering). Une entreprise vend des tokens qu’elle a elle-même crées et qui seront réutilisables sur leur plateforme à un certain prix. On parle de “tokenisation“ ou “token économie ». Pour les professionnels du marketing, tout est encore à inventer. Par exemple, on peut déjà imaginer une blockchain où les utilisateurs sont rétribués pour chaque informations transmises à propos d’eux. Plus ces informations sont utilisées, par exemple, dans des publicités ciblées, plus elle rapportera à l’utilisateur. C’est un moyen efficace d’engager, motiver chaque acteur, publicitaires et utilisateur autour d’un même but. De plus, étant donné que la blockchain peut agir comme un registre on peut retracer le parcours de chacune de ces données. Dès lors, l’utilisateur peut savoir si oui ou non une de ces données a été utilisée sans son accord. A l’heure actuelle, les données des utilisateurs sont collectées dans un but commercial à sens unique. La blockchain permettrait d’inverser cette tendance et ouvre une toute nouvelle dimension dans la relation consommateurs et service marketing.
En particulier, quel est l’apport pour un institut d’études ?
Si on reste sur l’idée précédente, les instituts auront la possibilité d’automatiser et d’engager plus facilement les sondés. Au lieu d’aller chercher les informations auprès des sondés, ce sont eux qui viendraient directement vers l’institut grâce à la rétribution. De plus, les instituts peuvent garantir l’authenticité des données transmises grâce à la blockchain. Cela sonne le glas des fraudes.
Quels sont les écueils à éviter pour avoir recours à cette technologie ?
Attention à ne pas tout vouloir “Blockchainiser”. Dans le cas où le tiers de confiance n’est pas un souci et la rapidité des transactions importante, alors il est préférable de rester sur un modèle traditionnel et centralisé. La Blockchain résout un certain nombre de problèmes bien précis. La suppression de tout organe central par exemple. Cela permet de ne plus à avoir à faire confiance à un tiers. En revanche, les transactions ne sont, quant à elles, pas aussi rapides.