Contexte : Actualisation de la raison d’être et de la stratégie de communication du Studio Adeline Rispal. Programme en 5 séances de cocréation.
Nous savons que l’interface numérique dégrade significativement la communication non-verbale qui se voit amputée du langage du corps, du décodage par le facilitateur des (dé)placements dans l’espace des participants ; que le niveau attentionnel est moins durable et invite à segmenter le programme de cocréation ; que les e-réunions par leur usage intensif en ces temps de télétravail peuvent atteindre des niveaux de surdosage.
Pourtant, si la réalisation d’un atelier de cocréation, en mode projet et à distance, ne peut totalement concurrencer le présentiel, ce dispositif apporte aussi son lot de bénéfices.
1. DES BENEFICES SOUS CONDITIONS
Taille de l’équipe et gestion du temps
Si je recommande un effectif optimum entre 9 et 12 personnes en présentiel, ce chiffre se situe plutôt entre 7 à 9 contributeurs en distanciel. Il est suffisant pour assurer la pluridisciplinarité nécessaire à une bonne dynamique des idées. Il permet de dépasser avec agilité les 5 positions relationnelles* (impérieuse, embarrassée, rationnelle, distrayante, empathique) de la dynamique de groupe.
Quant à la durée des activités, elles nécessitent environ 20% supplémentaire par rapport présentiel afin de compenser l’inertie des interactions à distance.
Cadrer la démarche et réinitialiser les relations à distance
La phase de cadrage introductif (objectif, sens de la démarche, critères d’arbitrage, règles du jeu, rôles et responsabilités, socialisation) est une étape stratégique pour la réussite de la cocréation. Par ailleurs, certains automatismes relationnels à distance sont d’ores et déjà acquis lors d’autres types de réunions. Il est important de les revisiter. Ces faits poussent à consacrer une séance d’introduction dédiée à ces enjeux.
2. A DISTANCE AUSSI, LES COEURS SONT CHAUDS
La facilitation à la cocréation est une activité sociale et de communication interpersonnelle. Les plateformes numériques invitent intrinsèquement à une bonne qualité d’écoute. Aussi, si le facilitateur maitrise les savoir-être de l’animation et investit pleinement son rôle de médiateur et de juste arbitre, alors la cocréation à distance nourrit de manière satisfaisante les liens et la cohésion d’équipe. Mes retours d’expérience mentionnent clairement ce vécu : « Plaisir », « Supers moments », « Se retrouver », « Ça fait du bien ».
3. NOS ECRANS SONT DES OUVERTURES ATTENTIONNELLES A SOI ET AUX AUTRES
La facilitation encourage des individus à s’allier à d’autres, avant même de savoir ce qu’ils vont produire tous ensemble. L’inclusion de tous les profils de participant est nécessaire à la qualité de la production créative et collaborative.
Les introvertis sont plus proactifs et les extravertis plus inclusifs
La synchronisation spontanée par la voix profite aux introvertis. Tonalité, puissance, rythme sont dès le départ très homogènes. De plus, la rigueur nécessaire aux prises de parole leur laisse le temps de la réflexion pour formaliser leur pensée. Ces modalités les rapprochent significativement de leur zone de confort. Ainsi, le dispositif à distance facilite leur participation. Contraints par l’interface et non par les autres, les extravertis font évoluer leurs modalités comportementales et cognitives au profit des introvertis. Devant le nécessaire lâcher prise sur la vitesse de traitement du projet et le débit de parole, ils canalisent leur énergie vers l’approfondissement de leur idée. Toutefois, le facilitateur doit investir une posture plus inductive qu’en présentiel afin de pallier le manque de spontanéité induit par le distanciel.
Le besoin de conformité est amoindri, les inhibitions sont relâchées
Derrière leur écran, les participants ont un accès facilité à leurs références internes, leurs représentations, leurs sensations, leurs expériences singulières. Ce contexte amenuise les phénomènes de mimétisme et libère les inhibitions.
4. CONCLUSION : DISTANCIEL vs PRESENTIEL
> Il nourrit de manière qualitative la cohésion d’équipe
> Il cadre la communication pour mieux conjuguer la
diversité des contributeurs
> Il alimente l’intelligence créative et collective
avec profondeur vs spontanéité
> Il invite à une posture de la facilitation plus
inductive
REX client : « Ce workshop distanciel a permis de fédérer toute mon équipe et des partenaires clés autour de valeurs actualisées. Nos expertises en ingénierie culturelle et en scénographie s’ouvrent à de nouveaux territoires de développement. Nous allons le faire savoir ! » - Adeline Rispal
Avec de telles ressources et sous réserve d’un processus dynamique et respectueux de la physiologie, la durée d’une séance à distance peut raisonnablement aller au-delà des normes acquises – 2h à 2h30 - pour une formation, un webinaire, une conférence. Dans ce contexte, une séance peut aisément durer jusqu’à 4 h, pauses incluses.
* Le pentagone relationnel @Réseau Systemis (adapté des travaux de Virginia Satir)